UN AMOUR DANGEREUX TOME 2: CHAPITRE 9

 Un amour dangereux (tome 2)

Episode 9


***Carl***


Je suis arrêté là devant elle essayant tant bien que mal de me convaincre que je rêve. Ça ne peut pas être elle, c’est impossible. Ca fait quoi ? 32 ans ? Ce n’est pas possible. Pourtant tout sur elle me dit que oui c’est vraiment elle en particulier ses yeux, son regard. Nous avons les mêmes depuis l’enfance et c’est même par ça que certains devinaient qu’on était frère et sœur. Je la regarde et mon cœur fait un marathon qui ne dit pas son nom. J’ai l’impression de voir un fantôme. Elle me regarde sans pourvoir dire quelque chose puis comme convaincu que c’est bien moi son petit frère qu’elle avait perdu depuis 32 ans ses larmes se mettent à couler. Elle s’approche très lentement de moi puis lève sa main. Elle veut me toucher. Si j’avais un doute que c’était bien elle eh bien il vient de disparaitre parce que contrairement aux autres personnes, aux autres femmes je ne ressens pas l’envie de la repousser. Je n’ai pas envie de retenir sa main et de lui dire la fameuse phrase « personne ne me touche ». Mon cerveau ne me signale pas un danger à l’approche de sa main sur mon visage. Au contraire mon corps a hâte de sentir sa main. La main de quelqu’un avec qui j’ai le même sang. La main de ma sœur. Elle finit par poser sa main tremblante sur ma joue et un énorme frisson me traverse le corps. Je ferme les yeux et pose aussi ma main sur la sienne posée sur ma joue. Elle éclate en sanglot en disant mon nom puis tombe dans mes bras. Tout lentement je passe mes bras autour d’elle et la serre fort contre moi. Elle pleure et moi je me retiens de la suivre.


**


Il n’a pas été facile pour nous de nous décoller avec toutes ces émotions qui nous submergeaient mais nous nous sommes forcés surtout avec les gens qui commençaient à nous entourer en se demandant ce qui se passait. Nous arrivons chez elle et à peine nous mettons les pieds dans la salle de séjour qu’elle se place devant moi et se met à pleurer en me caressant la joue.


Roxane : Pardonne-moi Carl. Pardonne-moi. (Pleurant de plus belle) Je n’ai pas voulu t’abandonner. Pardonne-moi.


A peine j’ouvre la bouche pour parler qu’elle s’écroule à mes pieds en me suppliant de lui pardonner.


Moi (essayant de la relever) : Non Roxy lève-toi. Je refuse que tu te mettes à genou devant moi. Lève-toi je t’en prie.


Roxane : Non Carl, c’est de ma faute tout ce qui t’es arrivé. Pardonne-moi.


Moi : Non rien n’est de ta faute. (La relevant) Allons s’asseoir pour mieux discuter.


Une fois assis elle se rapproche de moi puis me prend mes mains dans les siennes et y pose un baiser.


Roxane : Je suis tellement heureuse de te retrouver Carl. Tu ne peux pas savoir à quel point. Si tu savais… (Ses larmes coulent) Si tu savais comme tu m’as manqué et comme je me suis en voulu snif. Lorsque je suis allée nous chercher de quoi manger snif, je suis tombée au milieu d’une course poursuite entre un vendeur de fruit et des enfants qui lui auraient volé ses fruits. Quand ils sont arrivés à mon niveau un homme est sorti de derrière moi pour arrêter les enfants et comme j’étais là ils nous ont tous pris pour nous envoyer au commissariat snif. Je n’ai pas cessé de leur dire que je n’avais rien fait mais c’était peine perdu. Nous avons donc dormi en cellule comme punition et le lendemain quand nous avons été relâchés avec des avertissements je suis revenue snif. (Elle sert ma main) Carl je suis revenue (elle pleure de plus belle) mais tu n’étais plus là. Je me suis mise à te chercher partout, j’ai demandé aux gens s’ils t’avaient vu mais tous me répondaient par la négative snif. (Elle éclate en sanglots) J’ai passé des jours et des jours à te chercher en pleurant tout mon saoul. Je m’en voulais tellement parce que je t’avais abandonné alors que je t’avais promis que jamais je ne le ferai. Je suis tellement désolée mon bébé (c’est comme ça qu’elle aimait m’appeler), je m’en veux tellement si tu savais.


Moi (la voix tremblante) : Tu n’as pourtant pas à t’en vouloir. Ce n’était pas de ta faute.


Roxane : Si ça l’était. J’aurais dû fuir quand j’ai vu les autres le faire mais je me suis arrêté attendant qu’ils me dépassent pour continuer ma route. J’aurais dû faire tout mon possible pour revenir vers toi parce que c’était mon rôle de me battre pour te protéger toi. Mais j’ai échoué.


Moi : Ne dis pas ça je t’en prie. Je sais que toi aussi tu as souffert donc ne porte plus ce fardeau.


Roxane : Oh oui j’ai souffert. Mais tous les coups que je recevais dans les orphelinats et les maisons où j’ai travaillé comme bonne à tout faire n’étaient rien comparé à la douleur de notre séparation. Jours et nuits je pensais à toi. Je me demandais ce qui tu étais devenu. Je me demandais si tu avais mangé et chez qui tu étais…Pendant toutes ces années où j’ai travaillé comme servante j’économisais mes salaires pour aller donner cet argent à la police pour qu’elle te retrouve pour moi mais malheureusement ma patronne m’a tout arraché sous prétexte que c’était son argent que je volais alors qu’elle savait que c’était son fils le voleur. J’en ai tellement bavé. Puis un jour lorsque j’avais 17 ans un couple bourgeois m’a embauché comme nounou pour leur fille de trois mois. Ils ont donc organisés une petite soirée en l’honneur de la petite et c’est là que le fils de la meilleure amie de la famille s’est intéressé à moi et pour mon grand étonnement personne ne s’est y opposé. (Tristement) Je suis aussi tombée amoureuse de lui puis deux ans après nous nous sommes mariés donc aujourd’hui 26 ans. C’est donc grâce à lui si je suis dans ce luxe. Mais je n’ai jamais cessé de te rechercher. J’en ai parlé à mon mari qui a engagé des gens mais à chaque fois le résultat était le même « aucune trace de toi » et comme nous vivions aux Etats-Unis je ne pouvais pas moi-même aller sur le terrain. Puis vint le jour où tu as commencé à faire la une des journaux et qu’on parlait de toi sur tous les sites de ce pays. J’ai été heureuse de découvrir que tu étais en vie mais en même temps si triste de l’homme que tu étais devenu. Un dangereux chef de gang. Ça m’a tellement fendu le cœur que j’ai passé des jours et des nuits à pleurer mais mes larmes ont été séchées lorsque par la suite on nous faisait savoir que tu t’étais rendu de ton propre chef parce que tu avais trouvé l’amour.


Mon cœur se serre en entendant cette dernière phrase. Mon amour pour qui je m’étais rendu n’existe plus. Elle m’a chassé de sa vie.


Roxane : …Deux ans plus tard mon mari m’a annoncé qu’on venait s’installer ici. Je n’y ai pas trouvé d’inconvénient parce que je voulais être proche de toi. Nous sommes donc rentrés mais j’ai préféré attendre que tu sortes pour aller vers toi parce que je ne voulais pas que mon mari connaisse ton passé pour ne pas qu’il te juge avant même de te connaitre. Oui tout au fond de moi je savais que malgré ce statu que tu avais tu étais toujours mon petit Carl que j’aime tant. Mon bébé, mon petit frère adoré avec un cœur gros comme ça. (Ses larmes coulent à nouveau) Je suis tellement, tellement heureuse de t’avoir de nouveau auprès de moi. Je te promets et cette fois je suis prête à tout pour la tenir que plus jamais, (appuyant sur les mots) plus jamais je ne me séparerai de toi. (Caressant ma joue) Tu m’entends Carl Jérémie Anderson ? Plus JAMAIS.


L’entendre me dire que plus jamais elle se séparera de moi me fait vraiment réaliser que j’ai retrouvé ma sœur, ma grande sœur, mon sang. Je libère les larmes que je n’ai pas cessé de retenir depuis nos retrouvailles. Je passe ma main sur sa nuque et colle son front contre le mien. Nous pleurons tous les deux les yeux fermés dans cette position.


Moi : Je t’aime Roxy, tu m’as tellement manqué.


Roxy : Je t’aime aussi mon bébé. Je t’aime de toutes mes forces. Je suis tellement heureuse… (Pleurant de plus en plus) Oh mon Dieu merci. Merci de m’avoir ramené mon petit frère.


Rempli d’émotions je décolle mon front puis m’agenouille devant elle et pose ma tête sur ses jambes. Voyant ma position ses pleures redoubles et pose une main sur ma tête et l’autre sur mon dos.


Roxy (en pleurs) : Oh mon Dieu tu n’as pas oublié. Tu n’as pas oublié. Oh Seigneur. C’est le plus beau jour de ma vie et ça le restera. Ca le restera Carl.


A son tour elle se baisse et pose son menton sur ma tête en y posant des fois de petits baisers. Je pense n’avoir jamais pleuré autant. Je ne cesse de me répéter en moi-même « je ne suis plus seule. »


Oui je ne suis plus seul.

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