UN AMOUR DANGEREUX TOME 2: CHAPITRE 8

 Un amour dangereux (tome 2)

Episode 8


***Loraine***


Je me rends à l’école d’Erwin toute inquiète. On m’a convoqué sans me donner de motif et je suis anxieuse. Jamais on ne m’a convoqué contrairement à la voisine d’à côté dont le fils est dans la même classe qu’Erwin qui défile sans cesse à l’école parce que son fils est un véritable crâne brulé. Erwin n’est pas du genre bagarreur donc je ne crois pas que ce soit pour un truc de ce genre.


Directrice : Madame Tanoh votre fils a blessé un de ces camarades de classes à l’œil.


Elle a dit quoi ? Erwin a quoi ? Non je pense que j’ai mal entendu. Erwin tapé quelqu’un jusqu’à le blesser ? Non ce n’est pas possible. Elle m’explique ce qui s’est passé mais mon cerveau refuse d’enregistrer l’information. Erwin donner un coup de poing à quelqu’un ? Il va passer un sale quart d’heure ce petit. Je refuse d’attendre la fin des cours pour discuter avec lui, je vais donc le chercher pour qu’on rentre. Durant tout le trajet je ne fais que le gronder mais il ne dit rien. Il ne fait que pleurer. Nous arrivons à la maison et sans perdre de temps je le bombarde de question.


Moi : Je peux savoir ce qui t’a pris de faire ça ?


Erwin : ….


Moi : Erwin Jérémie Anderson je t’ai posé une question et j’attends une réponse.


Erwin (sanglotant) : C’est lui qui… m’a provoqué en premier. Il m’a…


Moi (hurlant) : Et toi tu ne pouvais pas le signaler à la maitresse plutôt que de la taper. Non mais tu te rends comptes que tu as failli lui casser l’œil.


Il se met à pleurer de plus belle et ça commence à m’énerver.


Moi : Arrêtes de pleurer parce que je ne t’ai pas encore tapé. Et puis depuis quand es-tu devenue violent Erwin ?


Erwin : Papa m’a dit que si quelqu’un snif me tape je devais lui rendre sans snif sans pleurer parce que c’est ce que les hommes snif font.


Moi : Ton père a dit quoi ?


Carl (apparaissant en ténue de sport) : Qu’est qui se passe Loraine pourquoi tous ces cris ? 


Loraine : Est-ce vrai que tu as dit à Erwin de rendre un coup qu’on lui a donné ?


Carl : Oui et c’est ce qui est normal.


Mon sang bouillonne et je ne vais pas tarder à exploser. J’appelle Any pour qu’elle monte rincer Erwin pour sa sieste. Une fois qu’ils sont montés j’explose.


Moi : Je peux savoir pourquoi est-ce que tu lui as dit pareille chose ? Carl il a blessé quelqu’un.


Carl (calme) : Et qu’est-ce qui s’est passé pour qu’il en arrive là ?


Moi : Ça n’a pas d’importance. Carl rien ne justifie ce qu’il a fait. Tu lui as aussi appris à tapé.


Carl : Oui.


Moi (hurlant) : Non mais ça ne va pas.


Carl (haussant le ton) : Oh tu baisses d’un ton. Quoi je n’ai plus le droit d’apprendre à mon fils à se défendre ? Tu veux qu’il soit le punchingball de ses amis ? Moi non. J’ai été victime durant mon enfance et j’en ai beaucoup souffert. Je n’avais personne pour me défendre. Mon père était trop saoule pour le faire et ma mère trop absente donc je subissais alors il est hors de question que j’accepte que mon fils vive la même chose. Je ne lui apprends pas à se battre mais plutôt à se défendre c’est différent.


Moi : Oui sauf qu’ici nous ne sommes pas à Koumassi campement où tu as grandi. Ici c’est Cocody et donc les éducations sont différentes. Quoi tu veux déjà qu’Erwin emprunte le même chemin que toi ? Ce n’est pas de sa faute si tu avais des parents irresponsables.


Carl : Loraine.


Moi (continuant) : Lui il a une mère pour le défendre. Oui je le défendrai contre vents et marrées mais pas de la manière dont toi tu procède. Quoi tu veux déjà lui apprendre à utiliser ses poings ? Après ce sera quoi ? Le maniement des armes ?


Carl (rougissant de colère) : Loraine.


Moi : Tu vas lui apprendre à magner un couteau avec expertise et à être habile voir même très adroit avec une arme pour qu’il ne manque jamais sa cible ?


Carl : Loraine.


Moi : Tu veux lui apprendre ce qu’on t’a appris toi ? Pourquoi tu ne lui communique pas un peu de l’esprit de Dusky pendant qu’on y ait.


Carl (rougissant encore plus) : Loraine.


Moi : Aujourd’hui ce sont les poings et demain ce sera quoi les armes ? Pour ensuite fini chef de gang ?


Carl : Qu’es-tu en train de dire Loraine ?


Moi (hurlant) : Que je ne veux pas que mon fils finisse gangster comme toi.


Ses narines se dilatent, la contraction de ses mâchoires produise un craquement, ses poings se plient, il est tout rouge et je me rends compte de ma bêtise. Je me rends maintenant comptes de toutes les conneries que j’ai fait sortir de ma bouche. Son regard me lance des flammes que je ressens sur ma peau. Il se rapproche de moi violemment ce qui me fait reculer jusqu’à me plaquer contre le mur. Je pense que je vais mourir aujourd’hui. Il tremble de tout son corps et l’expression dans son regard me fait comprendre que ce n’est plus Carl qui est devant moi. Mais Dusky. Oui Carl a un regard quand il est en colère et Dusky aussi en a un et là c’est Dusky qui est devant moi. J’ai peur. Il ferme les yeux un instant puis quand il les ouvre Carl est de retour mais toujours en colère. Je me sens un peu soulagée.


Carl : Merci beaucoup Loraine.


Il le dit avec tellement d’amertume que mon cœur se brise. Je l’ai blessé avec mes mots et je regrette.


Moi (la voix tremblante) : Carl, je suis…


Il quitte devant moi et monte les escaliers. Je le suis en m’excusant mais il ne m’écoute pas. Il prend un sac de voyage au-dessus de son armoire qu’il ouvre par la suite et en sort ses habits qu’il pose sur le lit au fur et à mesure.


Moi : Carl qu’est-ce que tu fais ?


Carl (faisant son sac) : Je pars d’ici. Je te libère comme ça tu n’auras pas à craindre que je déteigne sur TON fils.


Moi (le cœur battant) : Carl je t’en prie ne fais pas…


Carl (se retournant vers moi) : Non Loraine, Non. J’en ai marre de tout le temps t’entendre me ramener mon passé à la figure. Oui j’ai été un gangster mais ça c’était avant. J’ai changé (hurlant) POUR TOI. J’ai accepté de purger ma peine pour devenir l’homme qu’il te fallait. Tu sais très bien que j’aurais pu m’enfuir et refaire ma vie dans un autre pays sans que personne je dis bien personne ne me trouve. Même ton frère en a eu du mal alors que j’étais juste à quelques mètres de lui. (Hurlant) C’est de mon plein gré que je me suis rendu et tout ça pour quoi ? Pour me faire pardonner de toi. Mais je vois que finalement ça n’a servi à rien. A RIEN DU TOUT.


Moi (voulant le toucher) : Carl chéri…


Carl (hurlant) : Ne me touche pas Loraine.


Moi : Carl je t’en prie ne me laisse pas. Ce n’est pas la solution.


Carl : Oh que si ça l’est. Depuis un moment tu ne cesses de me mettre en colère Loraine et je sens que si je ne pars pas d’ici je risque de te cogner et je n’en ai pas envie. Je ne suis pas comme ça et puis tu sais très bien que si je te tape Loraine tu vas mourir sur le coup donc de grâce laisse-moi m’en aller.


Moi (pleurant) : Carl je t’en supplie ne t’en vas pas. Je suis désolée snif. Et où comptes-tu aller ? Tu n’as personne et tu n’as pas assez d’argent sur toi pour survire.


Carl : Je vais me débrouiller ne t’inquiète pas mais en tout cas je préfère dormir dans la rue qu’ici à côté de toi.


Moi (éclatant en sanglots) : Je t’en supplie ne me dis pas ça. Carl je t’aime et je suis vraiment désolée.


Il prend son sac et se dirige vers la porte puis s’arrête en sortant quelque chose de sa poche.


Carl (me la lançant) : Tiens voici la clé de la voiture que tu m’as prêtée. (Il sort son porte-monnaie) Tiens voici le reste de l’argent que tu m’as donné pour mettre sur moi. Je te rendrais la somme que tu as dépensé pour les habits, chaussures et tout ce qui va avec quand je serai stable financièrement. Ah une dernière chose je viendrai chercher MON fils chaque week-end. Je sors de ta vie mais pas de la sienne. Bonne continuation Loraine.


Il sort de la chambre et se dirige vers la sortie. J’essaye tant bien que mal de le retenir avec les larmes qui me remplissent le visage de plus en plus mais rien y faire, il est vraiment décidé. Je le suis quand même jusque dehors mais lorsque je vois quelques voisins je décide de le laisser partir. Je n’aime pas me donner en spectacle. Je referme le portail et m’effondre. J’ai fait fuir mon homme. Qu’est-ce qui m’a pris de dire tout ce que j’ai dit ? Il faut vraiment que j’apprenne à maitriser ma bouche. Je me précipite en haut pour prendre mon portable afin de l’appeler et essayer de le convaincre de revenir mais à peine arrivé devant ma chambre que Any sort de celle d’Erwin un peu inquiète.


Any : Maman, il y a quelque chose.


Moi : Comment ça ?


Any : Erwin est blessé sur son dos.


Moi : Comment ça blessé ? Bon allons voir.


On se rend dans la chambre d’Erwin qui pleure sur son lit à moitié nu. Any me montre quelque chose sur son dos et quand je regarde mon sang se glace. Il a une grosse morsure au dos avec un peu de sang autour.


Moi : Oh mon Dieu mon bébé qui t’a fait ça ?


Any : Il dit c’est Jean et que c’est pourquoi il l’a tapé mais la maitresse ne lui a pas laissé le temps de s’expliquer qu’elle l’a puni.


Je n’arrive pas à croire que j’entends. C’est donc pour cela qui pleurait sans cesse. Je ne sais plus quoi penser. Il n’a fait que se défendre et moi je l’ai…oh mon Dieu qu’ai-je fait ? Je le prends dans mes bras et constate qu’il est tout brulant. Il a la fièvre.


Moi : Any apporte ma boite à pharmacie. Je vais désinfecter la plaie et lui donner un sirop. (A Erwin) Je suis désolée mon amour, je ne savais pas. Mais je te promets que ça ne restera pas comme ça. Ils vont m’entendre ces gens.


***Carl***


Je n’en reviens pas que Loraine m’ai traité de la sorte. Après tous les sacrifices que j’ai faits pour elle ? J’ai accepté de passer quatre fichues années en prison pour me faire pardonner alors que je pouvais très bien m’enfuir. Pas besoin de signifier que personne ne peut attraper Dusky. En tout cas si je le veux. Elle n’a pas cessé de me rabaisser, de me ramener en arrière alors que je ne suis plus le même. Je ne suis plus Dusky mais seulement Carl. J’en avais marre et j’ai décidé de partir. Je préfère être loin d’elle et de ses crises à répétition. Je suis en colère contre elle parce que c’est elle qui était censé m’aider à me reconstruire. Ça devrait être elle qui devait me défendre contre les autres, contre la société mais elle s’y ait mise aussi donc maintenant je n’ai plus personne. Je suis de nouveau seul et je dois me battre encore seule pour m’en sortir.


Je suis là assis sur ce banc ne sachant pas quoi faire ni où aller. Je ne cesse de réfléchir à une solution mais mon esprit est trop embrouiller pour me communiquer une idée surtout une bonne. Je ne fais que regarder les voitures et les passants défiler et je me rends compte que je suis dans la merde. Je n’ai aucun rond sur moi pour penser me prendre une chambre à l’hôtel. C’est à ce moment que je me dis que c’est toujours bon d’avoir une famille vers qui se tourner quand on a plus d’issue. Mais comment on fait si c’est ta seule famille qui te fout à la porte parce que ton passé est trop dure à porter pour elle ? Ces mots me reviennent à l’esprit et j’ai mal. Comment a-t-elle…


« Carl ? Carl Jérémie Anderson ? »


Qui connait mon nom pour le dire comme ça ? En plus tout mon nom. Pff je n’ai vraiment pas la tête à supporter un autre jugement. Si c’est le cas je ne répondrai plus de moi. Je tourne quand même la tête vers la voix qui est celle d’une femme. Je lève les yeux et voix bien entendu une femme blanche qui respire l’argent. Bon on sent un peu de métissage quand même en elle. Je la détaille un instant mais mon regard est tout de suite attiré par le sien. Ce regard, je ne sais pas mais j’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Il m’a l’air familier. C’est fou mais je me reconnais dans ce regard. J’ai l’impression de me voir. Une pensée me passe dans la tête et sans trop savoir pourquoi je regarde son genou gauche qui est bien mis en valeur par sa robe qui s’arrête juste au-dessus des genoux. Je reconnais la cicatrice que je vois et instantanément le cœur battant à cent à l’heure je me lève pour lui faire face. C’est la même cicatrice et je me rappelle encore du jour où elle s’est blessée en jouant à cache-cache avec ses copines. Je reconnais cette cicatrice et ce regard, il ne peut en exister ailleurs que chez les Anderson. 


Moi (murmurant) : Rox…Roxy…Roxane ?

Commentaires