UN AMOUR DANGEREUX TOME 2: CHAPITRE 10

 Un amour dangereux (tome 2)

Episode 10


***Carl***


Voilà deux jours que ma sœur et moi nous sommes retrouvés et nous ne faisons que bavarder, nous raconter nos vies bon c’est plutôt elle qui parle plus de la sienne parce que moi ma vie se résume en braquage et prison puis une petite partie pour Loraine. Parlant d’elle elle n’arrête pas de m’envoyer des messages pour s’excuser et même de m’appeler mais je ne réponds sauf une fois pour lui dire que j’avais un endroit où me poser un temps. Je ne veux pas lui parler pour éviter de céder. Cette femme a une telle emprise sur moi que rien que le son de sa voix me fait perdre les pédales. Elle me manque tellement mais je dois résister à cette envie folle de retourner dans ses bras pour sentir sa chaleur et de prendre du plaisir en elle. Je ne sais pas si je retournerai vers elle mais pour l’instant je préfère rester loin.


Je suis assis au salon en train de regarder la télé avec Roxy qui revient avec nos verres de jus. C’est seulement quand nous nous sommes remis de nos émotions que j’ai remarqué la gigantesque de la maison. Je ne me rappelle même plus du nombre de pièces qu’il y a dans cette maison alors qu’ils ne sont que deux. Les femmes de ménages viennent justes pour accomplir leurs taches puis repartent. Roxy dit aimer s’occuper elle-même de sa maison et elle le fait avec beaucoup de joie. Son mari est en voyage d’affaire et doit rentrer cette semaine selon ce qu’il a dit. J’entends Roxy arriver lorsque mon portable se met à sonner. C’est Loraine. Je ne décroche pas. Je ne veux pas céder à ses supplications.


Roxane : Tu ne réponds pas ?


Moi : Non.


Roxane (s’asseyant) : Pourquoi ? (Elle regarde l’écran) Pourquoi tu ne lui réponds pas ?


Moi : J’en ai pas envie.


Roxane : Tu ne pas toujours pas parlé d’elle. Je veux tout savoir sur elle et sur votre relation. Et puis d’ailleurs pourquoi vous vous êtes séparés ? Enfin pourquoi tu es parti de chez elle alors qu’elle était ta seule famille ?


Je la regarde en souriant en remarquant que son côté curieux ne l’a pas quitté. Je commence donc mon récit depuis la genèse jusqu’au jour où elle et moi sommes retrouvés dans la rue. Je lui parle aussi d’Erwin et son regard s’illumine.


Roxane : J’ai donc un neveu ? C’est super ça.


Moi : Ouais. Il a aussi hérité de ces yeux et de ce regard qui traine dans notre famille depuis des générations.


Roxane : J’ai hâte de le rencontrer ainsi que ma belle-sœur. Elle me plait déjà surtout en sachant que c’est elle qui t’a fait changer et qui a fait ressortir le meilleur de toi.


Moi : Ouais mais aujourd’hui elle me jette le mauvais à la figure.


Roxane : Je sais que c’est blessant pour toi mais tu ne dois pas trop lui en vouloir. Selon ce que tu m’as expliqué je dois dire qu’elle en a bavé mais malgré cela elle t’a attendu pendant 4 ans et continue de te courir après aujourd’hui alors que tu as rompu. Tu sais si j’étais à sa place j’aurai sûrement eu les même réactions qu’elle. Ce n’est pas facile d’oublier d’un coup ton passé encore moins quand la société fait tout pour le lui rappeler. Donc soit moins sévère avec elle.


Moi : Oui tu n’as pas tout à fait tort. Je vais y réfléchir. Mais toi dis-moi, pourquoi tu n’as pas d’enfant alors que ça fait plus de 20 ans que vous êtes mariés.


Son visage s’assombrit comme à chaque fois que j’invoque un sujet concernant son mariage.


Roxane : Je suis stérile. On l’a su 1 an après notre mariage.


Moi : Oh je suis désolé.


Roxane : Non ce n’est rien j’ai fini par m’y faire. Mais maintenant que je sais que j’ai un neveu je vais le gâter comme ce n’est pas possible.


Moi : Dans ce cas je te laisse avec Loraine. J’ai même l’impression que vous allez vous entendre.


Nous bavardons encore lorsqu’on entend la porte principale s’ouvrir.


Roxane (surprise) : Tidiane est déjà là ? Il m’avait pourtant dit revenir en fin de semaine.


Elle se dirige à la rencontre de son mari puis les deux viennent me rejoindre au salon. Nous nous saluons juste oralement puis je le vois me détailler du regard. Je sens quand même qu’il est impressionné par mon gabarit.


Roxane : Chéri je t’avais parlé de mon petit frère Carl. Eh bien je l’ai retrouvé.


Lui (visage neutre) : Ah bon. Je suis heureux pour toi.


Roxane : Carl c’est Tidiane mon époux.


Moi : Enchanté.


Tidiane : Pareil pour moi.


Roxane : J’ai voulu qu’il reste un peu avec moi pour nous retrouver et rattraper toutes ces années.


Tidiane (la regardant bizarrement) : Ah bon ?


Roxane (timidement) : Oui, j’ai essayé de te joindre pour t’en parler mais tu étais injoignable.


Il continue de la regarder bizarrement je dirais sévèrement puis il se penche pour lui dire quelque chose l’oreille. Quand il la laisse il s’excuse puis monte mais mon regard est retenu par ma sœur qui tremble. Je rêve ou ce type la terrifie.


Roxane : Excuse-moi je vais ranger ses affaires.


Moi : Ok.


**


Je ne sais pas mais durant toute la nuit je n’ai pas cessé de me dire que ce type, Tidiane traumatise Roxane. Pendant tout le diner elle était bizarre et à chaque fois qu’il posait sa main sur la sienne elle sursautait. Celle qui durant ces deux jours de nos retrouvailles était souriante est devenue d’un seul coup silencieuse. Je le trouve d’ailleurs louche ce type. Je ne sais pas qui il est mais je suis persuadé qu’il cache quelque chose. Je ne l’aime pas ce type et donc là une chose est sûr, je l’aurai à l’œil et si mes soupçons concernant ma sœur sont fondés je l’expédie directe en enfer.


J’arrive dans lui cuisine où elle fait le petit déjeuner et je reste là d’abord à l’observer. Le torchon qu’elle tient en main lui échappe des mains et quand elle se baisse pour le ramasser son haut de pyjama monte légèrement laissant apparaitre une grosse tache bleue. C’est beaucoup visible vue qu’elle est blanche. Elle se relève lentement comme pour éviter d’avoir mal. Je fronce les sourcils et m’approche d’elle. Dès qu’elle sent ma présence elle sursaute manquant de faire renverser une tasse.


Moi (la fixant) : Ça va ?


Roxane (fuyant mon regard) : Oui, oui ça va. (Elle fait une bise sur la joue) Tu as bien dormi ?  


Moi (la fixant toujours) : Oui et toi ?


Roxane : Bien.


Elle continue sa tâche mais ses mains se mettent à trembler. Je lui attrape le bras pour la retourner vers moi mais elle grimace de douleur encore une fois. Je relève le manche de son pyjama puis vois encore un autre bleue. Elle me retire sa main puis ajuste son manche.


Moi : C’est quoi tous ces bleues ?


Roxane : Rien.


Moi : Roxane dis-moi la vérité.


Roxane : Quelle vérité ? Ce ne sont rien ces…


Moi : Il te bat ?


Roxane (me tournant le dos) : Quoi ? Non. Où vas-tu chercher ça ?


Moi (la retournant) : Roxane. Tu n’as pas intérêt à me mentir. J’ai été séparé de toi toutes ces années ce n’est pas pour te retrouver transformé en punchingball alors dis-moi s’il te maltraite et je lui règle son compte.


Elle me fixe puis prend mes joues entre ses mains avant de faire un sourire timide.


Roxane : Il ne me maltraite pas je te l’assure. Fais-moi confiance. S’il le fait un jour ne t’inquiète pas je te le dis pour que tu lui donne une bonne correction. Ok ?


Moi (pas convaincu) : Ok.


Elle se réfugie dans mes bras puis je la serre fort contre moi. Je sais qu’elle ment mais je ne suis pas pressé. Je finirai un jour par le surprendre en pleine action et là je le tuerai.


Roxane (se détachant) : Bon finissons vite de prendre notre petit déjeuner car nous devons nous rendre à la banque à 10h pour t’ouvrir un compte.


Moi : M’ouvrir un quoi ?


Roxane : Un compte. Un compte bancaire quoi tu vois ?


Moi : Et pour quoi ?


Roxane : Comment ça pour quoi ? Pour y mettre de l’argent. TON argent. Tu ne vas quand même rester comme ça sans un sous.


Moi : Oui mais je vais me débrouiller pour en gagner.


Roxane (grimaçant) : Pourquoi te débrouiller pour en gagner si je peux t’en donner.


Moi : Non Roxy je ne veux pas de ton arge…


Roxane : Woh woh woh stop monsieur je peux me débrouiller tout seul parce que j’ai toujours été un solitaire. Regarde-moi bien. Qui suis-je pour toi ?


Moi : Ma grande-sœur.


Roxane : Et que fait une grande-sœur pour son petit frère ?


Moi : Elle prend soin de lui.


Roxane : Affaire classée maintenant prends place là pour qu’on déjeune. (Je veux parler) La ferme Carl.


Je referme aussitôt ma bouche et je ne peux m’empêcher de sourire. Elle me rappelle ma Loraine, têtue et autoritaire. Je pense que c’est l’une des raisons qui me font les aimer comme je les aime là.

Commentaires